Le paradigme de désindustrialisation en France a été questionné ces deux dernières années par la crise sanitaire, et notamment en 2020 par la rupture des chaînes d’approvisionnement, mettant à jour la fragilité de secteurs entiers de l’industrie française et sa dépendance à une économie globalisée. Depuis, les discours sont à la relocalisation de la production avec la gestation de politiques publiques à même d’accompagner ce mouvement, dont le programme « Manufactures de Proximité » de l’ANCT.
Cette tribune publiée en avril 2020 par Anaïs Voy-Gillis (Docteure en géographie et consultante sur les sujets industriels) et Olivier Lluansi (membre du Conseil d’orientation de la Fabrique de l’industrie) peut constituer un bon fil directeur, en appelant à imaginer des stratégies de relocalisation reposant sur des écosystèmes de travailleurs locaux, attentives à générer des chaînes de valeur en s’appuyant sur les complémentarités et expertises de lieux de fabrication locale pensés en archipels, et associant à l’échelle des territoires l’ensemble des parties prenantes, industrielles, politiques et issues de la société civile.
Des perspectives incontournables, formulées certes à une l’échelle plus large de la production industrielle, mais qui outillent pour penser l’impact des tiers-lieux de fabrication locale sur les dynamiques territoriales.