Le réseau des tiers-lieux édu, créé en 2018, a pour mission de mettre en contact les espaces collaboratifs d’apprentissage (établissements scolaires, bibliothèques, fablab, makerspace ou encore openlab éducatif etc). Il participe à la création d’outils, de contenus ainsi qu’à des formations, en faveur d’une école inclusive et des tiers-lieux éducatifs.
Les actes des Universités d’été de Ludovia, organisées en août 2019 à Ax-Les-Thermes, retracent les échanges de trois jours de discussion sur le thème « tiers-lieux et éducation ». Ils interrogent les tiers-lieux éducatifs comme « configurations dans lesquelles les enseignants et les élèves se mettent dans des postures différentes et s’ouvrent à d’autres acteurs du territoire (médiathèques, associations, voisins, autres écoles, services municipaux, entreprises, etc.) dans le cadre de projets souvent tournés vers des enjeux sociaux, environnementaux ou citoyens. »
Au fil des 78 pages, ils dressent les caractéristiques de ces tiers-lieux éducatifs : l’ouverture des établissements aux acteurs du territoire pour le développement de projets communs, la transdisciplinarité, le développement des savoirs et savoir-faire, l’apprentissage par le faire et une culture de la documentation que ces actes contribuent à développer. Une partie des actes interroge la place des politiques publiques dans la facilitation de dynamique de tiers-lieux éducatifs, au travers notamment de la question d’une charte de contribution au patrimoine informationnel des tiers-lieux éducatifs. Les enjeux d’articulation entre tiers-lieux éducatifs et acteurs publics sont abordés, décrivant quelques conditions de réussite de ces coopérations.
A la page 75 des actes, qui synthétisent ateliers, prises de paroles, et s’augmentent de ressources complémentaires, le sociologue Antoine Burret formule : « L’étude des expériences et l’analyse des récits dans ces tiers-lieux donnent à réfléchir. Au-delà, l’agréable sensation de pouvoir sortir du cadre, il semble qu’il se passe dans ces tiers-lieux quelque chose de l’ordre de la capacitation au monde qui vient. Nous ne voyons plus des élèves et des professeurs, mais des personnes, habitants et citoyens d’âges différents qui discutent dans un établissement scolaire. Ils manipulent des objets, des formes nouvelles, comprennent leurs fonctionnements, apprennent à naviguer dans les différents niveaux d’abstraction nécessaires pour s’entendre et faire ensemble.”
Une ressource importante pour prendre la mesure du potentiel de tiers-lieux créés au sein d’établissements scolaires et faciliter leur essaimage.