Quels sont les sujets immanquables pour le Labo Tiers-Lieux ? Sur quels sujets aimeriez-vous travailler au sein du Labo Tiers-Lieux ?
Il est nécessaire de travailler sur les missions d’intérêt général assurées par les tiers-lieux, déterminer quelques indicateurs partagés de leur utilité sociale, tout en étudiant les mécanismes de réciprocité et la place des ressources non marchandes dans leur modèle socio-économique. Nous sommes aussi intéressés par une analyse de ce qui fait culture commune au sein des tiers-lieux, mais aussi de la manière dont ils peuvent être des lieux d’expression des diversités culturelles d’un territoire.
Il s’agit pour Opale d’une part de mesurer la place qu’y occupent les valeurs de l’ESS, et d’autre part, d’y réintroduire la question culturelle. Dans la préoccupation pédagogique et scientifique du Labo des Tiers-Lieux, Opale apportera sa contribution au croisement de la culture, de l’ESS et de la recherche collaborative. Enfin, à travailler également ensemble : la question transversale de l’accompagnement des tiers-lieux (avec le DLA) et celle des politiques publiques de soutien aux acteurs et à la pérennité des projets.
Les tiers-lieux à vocation culturelle se sont développés de manière exponentielle et souvent alternative aux institutions culturelles. Lieux intermédiaires et indépendants, ils constituent des espaces de travail pluriels et collectifs accueillant artistes, artisans et citoyens engagés dans des activités de création, de diffusion et dans une diversité de pratiques artistiques et culturelles. Espaces d’accueil, de solidarités et de coopération, ils sont aussi des espaces d’échanges monétaires et réciprocitaires, mais aussi d’expression du territoire et des droits culturels des personnes, notamment les plus invisibilisées.
Les tiers-lieux peuvent être vus comme des espaces d’expérimentation et de transition sociale, mais aussi comme des initiatives bien concrètes, fonctionnelles et opérationnelles qui apportent leur contribution à la vie démocratique locale, moteurs de créativité institutionnelle pour co-construire des politiques publiques repensées. Les arts et les artistes y jouent ainsi un rôle déterminant.
Quel est selon vous le rôle à jouer de ce “labo tiers-lieux” ?
Le Labo des Tiers-Lieux doit tenter de concilier les intérêts divers des acteurs qui le composent, avec chacun des angles d’observation et d’analyse différents (approche nationale ou territoriale, approche politique de réseau, monde de la recherche, acteurs ressources plus indépendants…), des cultures professionnelles très variées (de l’institution à la société civile alternative), de faibles disponibilités et des économies fragiles.
Le Labo des Tiers-Lieux ne sera légitime que s’il réussit à laisser l’expression de cette diversité, tout en gardant une cohérence globale et une exigence qualitative forte dans les productions. Il doit aussi être en capacité d’accompagner la diffusion et l’appropriation des ressources (interventions, formations, séminaires…).
À moyen terme (une fois l’expérience et la connaissance accumulées), le Labo pourrait réfléchir à sa place dans l’accompagnement des tiers lieux, dont les modalités restent encore à déterminer : accompagnements DLA, formations professionnelles, transfert de savoir-faire, appuis via les réseaux et fédérations…