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Brève
#auto-enseignement#participation#expérience#apprentissage#education

— 26 avril 2022

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Catégorie : Brève

— 26 avril 2022

De l’usage de la notion d’informel dans le champ de l’éducation

Professeurs en sciences de l’éducation et membres d’EXPERICE, Gilles Brougère et Hélène Bézille, respectivement psychologue clinicien et psychosociologue chercheure au LIRTES, ont publié une note de synthèse sur les usages de la notion “d’informel” dans le champ de l’éducation à partir d’un état de l’art des travaux de recherche francophone et anglophone.

La notion d’informel revêt un caractère flou, révèle une opposition avec la notion formelle, sous-tend des enjeux de “flexibilité” et “d’employabilité” défendus par le courant néo-libéral. En conséquence, les expressions d’éducation et d’apprentissages informels font largement débat. Pour les auteurs, la notion d’informel est à relier “à la vie quotidienne, à des activités qui n’ont pas ou n’avaient pas pour objectif l’apprentissage” telles que la vie associative, ce qui concerne la maison, les activités de loisirs (notamment sportives), les relations interpersonnelles et la vie politique entre autres. Si la notion d’informel, et les expressions associées, peinent à être clairement définies tant elles recouvrent des usages diversifiés (ici mis en visibilité), elles ont le mérite de soulever des questions théoriques et pratiques dans le champ de l’éducation.

En bref, après un repérage terminologique basé sur des définitions situées et la clarification des usages, la note propose une analyse socio-historique du thème de l’apprentissage au-delà de la forme scolaire. Elle relate ensuite des expériences d’apprentissage liées aux activités de la vie quotidienne. Lieu de travail, loisirs, engagements associatifs et autodidaxie sont également analysés comme autant de situations d’apprentissage des adultes. Enfin, à partir d’un continuum dans l’apprentissage de l’informel au scolaire, l’écrit propose quelques pistes de renouvellement des formes d’éducation et d’apprentissage.

En offrant ce continuum, dans des cadres individuels et collectifs favorisant le partage, la participation et la pratique, les tiers-lieux proposent une expérience émancipatoire pour l’individu. En ce sens le sous-chapitre « Apprentissages et lieux de travail » semble particulièrement intéressant pour : approfondir l’apprentissage par le faire (question d’objets, machines, gestes, relations, temps dédiés etc.), montrer l’importance de l’expérience, rappeler l’intérêt de la logique d’essai / erreur, une logique itérative ancrée dans l’ADN des tiers-lieux qui doit être convoquée sur ce terrain, appréhender les notions d’apprentissage fortuit, donc non conscient, et d’apprentissage intentionnel conscient.

Pour aller plus loin

De l’usage de la notion d’informel dans le champ de l’éducation, Gilles Brougère et Hélène Bézille, Revue française de pédagogie [158 | janvier-mars 2007

 

Mélissa Gentile

Chargée de mission R&D à la Coopérative Tiers-Lieux

Voir la bio

Mélissa Gentile

Chargée de mission R&D à la Coopérative Tiers-Lieux

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