Cinq questions à Constance Garnier

Pourquoi a-t-on besoin aujourd’hui de ce Labo Tiers-Lieux ?

L’activité des Tiers-lieux est actuellement foisonnante  et extrêmement hétéroclite. Les animateurs de ces lieux sont naturellement débordés. Créer et animer un endroit pour qu’ils puissent facilement se retrouver et être retrouvés, y croiser leurs points de vue, exposer leurs questions, accomplissements et tentatives, et prendre conseil auprès de leurs pairs, est dès lors indispensable.

Quel est selon vous le rôle à jouer de ce “labo tiers-lieux” dans le mouvement tiers-lieux ? (Quels destinataires entre agents de la fonction publique, grand public, pairs ? Quelle visée entre acculturation, vulgarisation, éditorialisation ?)

Il doit permettre une documentation par et pour les acteurs engagés dans ces lieux ou dans leur étude. Cela doit donner lieu principalement à deux types de contenus :

  1. Premièrement des analyses pointues utiles aux acteurs de terrain. En cela, le Labo des Tiers-Lieux peut être une interface entre chercheurs, observateurs et praticiens.
  2. Deuxièmement, des contenus favorisant une acculturation des intrigué.e.s (grand public, techniciens, agents, chercheurs, fondations, etc.). La diversité des membres du Consortium et des formats doit permettre de rendre compte de la richesse des pratiques et questionnements qui traversent les Tiers-Lieux, des éléments communs et des différences majeures comme des nuances fines.

Comment rendre compte, dans la création de contenus, de la diversité de ses représentants et territoires ? (Quels garde-fous collectifs pour éviter normalisation et homogénéisation des contenus produits ?)

Il faut davantage veiller à la diversité des contributeurs qu’à celle des interrogations ou des formats dont la récurrence peut être le signe d’une situation ou solution commune. Au-delà des thématiques mensuelles, nous devrons apporter une grande vigilance au fil des mois pour que les différents territoires et profils – notamment d’acteurs impliqués dans les actions de terrain – soient représentés. Il est également important qu’un dialogue puisse s’ouvrir autour des publications pour accroître la dimension de croisement des points de vue.

Pourquoi avoir fait le choix d’un consortium élargi pour faire vivre le Labo Tiers-Lieux ? (Choix des thèmes / angles / contributeurs, fréquences, rythmes, formats…)

Pour que le Labo des Tiers-Lieux joue son rôle de plateforme de croisement des regards, la diversité des espaces, des thèmes et des lieux doit être prise en compte. C’était donc l’évidence de se réunir aussi largement que possible pour faire ensemble cette nouvelle plateforme et concevoir son contenu. En revanche, étant donné le calendrier, le format et les contraintes matérielles, c’est un vrai pari !

Selon vous, le Labo aura rempli sa mission si … ?

Le Labo aura rempli sa mission s’il permet :

  • à des acteurs de Tiers-lieux de s’inspirer des succès ou échecs d’autres expérimentations.
  • à des résultats de recherches académiques d’être portés à la connaissance des premiers concernés
  • à des intrigué.e.s de mieux saisir la dimension plurielle des Tiers-Lieux et les traits communs qui les lient.

Enfin le Labo remplit sa mission s’il engage et permet d’entretenir cet espace d’échange et mobilise de nouvelles parties prenantes (laboratoires universitaires, associations de chercheurs, d’élus, de techniciens, fondations…) pour continuer l’effort.

Constance Garnier

Chargée de développement du Réseau Français des FabLabs, Docteure en Sciences de Gestion

Membre du Comité éditorial

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